11/12/2006

Shortbus, un chef d’œuvre post-sexuel

Ce film pourrait être l’étendard, le manifeste, la raison d’être, le projet, l’utopie de la fosmus. Kaléidoscope multisexe jouissif et poignant, miracle fait film, il montre ce à quoi devrait ressembler le monde et la « sexualité ». On y voit une relation jeune/vieux non perverse, deux garçons, trois garçons, deux filles, trois filles, dix filles, deux filles et un garçon, trois garçons qui se sucent, un qui suce un garçon qui en suce un troisième qui bouffe le cul du premier, des vibromasseurs, une fille qui se masturbe, un couple sado-maso, mixte, unisexe, bear, hard, cuir, un micheton jeune et mignon, un « gay » qui roule une pelle à une « hétéro » frigide, un noir qui n’a pas une énorme queue, un couple à trois monogame, des étreintes imprévues, du sexe en dehors des codes et des identités, des corps : on y voit des corps, fait rarissime dans le cinéma (cette boîte noire du puritanisme et de la différencedessexes, de toutes les oppressions d’ailleurs), on y voit une bite, une chatte écartée, une bite qui rentre dans une chatte, dans un cul, un gode, un fouet sur des fesses, un gars qui lèche les pieds d’une fille, on regarde ça. Et tout n’est pas « naturalisé », comme dans la grotesque scène finale du Parfum. Chacun est là, avec ses malheurs, ses échecs, ses technologies de jouissance et de désir.
A voir, à faire voir, à effectuer, à rendre réel, à réaliser. Après ça on ne peut plus dire que le monde n’est pas beau.

1 comment:

Anonymous said...

c'est une chose de défendre la différence et ç'en est une autre de choquer la pudeur